Assumer la fonction d’aidant tout en ayant un emploi signifie souvent gérer plusieurs responsabilités en même temps : être salarié, aidant, et parfois aussi parent ou partenaire. Rapidement, les journées peuvent sembler interminables, épuisantes, et parfois chaotiques.
En moyenne, un salarié-aidant consacre près de 8,3 heures par semaine à l’aide de son proche (source : enquête OCIRP / Viavoice 2025), en plus de son temps de travail. Cette charge supplémentaire, cumulée au stress, aux obligations et à la gestion de tâches variées — soins, rendez-vous médicaux, démarches, entretien du domicile — alourdit fortement le quotidien.
Pourquoi les journées paraissent longues et désorganisées
Les causes du déséquilibre sont nombreuses. D’abord, l’enchaînement des obligations : travail, trajets, soins au proche, rendez-vous médicaux, démarches administratives liées au handicap ou à la maladie, entretien du domicile, ou tout simplement présence rassurante au domicile. Cette accumulation crée une impression d’urgence permanente, empêchant de structurer les journées.
Ensuite, la charge émotionnelle : s’inquiéter pour la santé de son proche, anticiper les imprévus, rester disponible et vigilant, sans toujours pouvoir partager ses préoccupations avec des proches ou des collègues. Cette vigilance constante épuise mentalement.
Enfin, le manque de temps pour soi ou pour sa famille, le sentiment de culpabilité en cas de répit, et l’impossibilité de planifier des temps de loisirs stables — tout cela peut concourir à une vie très déséquilibrée, où l’aidant peut parfois s’oublier.
Structurer son quotidien : quelques repères utiles
On ne vous apprendra rien en vous disant que pour rendre les journées plus vivables, l’organisation est essentielle. Mais rappelons tout de même cette première étape qui consiste à poser ses priorités : lister les rendez-vous fixes (travail, soins, rendez-vous médicaux, etc.), repérer les créneaux « tampon » pour les imprévus, et identifier les moments où d’autres aidants ou professionnels peuvent intervenir.
Il peut être utile de préparer un planning hebdomadaire partagé (papier, tableau, agenda partagé comme celui disponible dans l’application Tilia) combinant les horaires de travail, les soins, les tâches domestiques, et des temps réservés à soi — même courts, mais réguliers. Cela permet de visualiser la charge, d’éviter les surcharges et de repérer les moments de répit indispensables.
Quand c’est possible, planifier la délégation : l’aide d’un service à domicile, d’intervenants externes, ou la répartition des tâches avec d’autres membres de la famille permet de réduire la pression. L’enquête OCIRP montre que de nombreux aidants estiment qu’un accès plus facile aux aides professionnelles leur serait bénéfique.
S’accorder des moments de pause réguliers — même 15 à 30 minutes — pour respirer, se détendre, faire une marche, un café, un petit moment de loisir, est crucial. Ces parenthèses permettent de maintenir un équilibre psychique et de recharger ses énergies.
Enfin, anticiper les imprévus en préparant un “kit aide” : numéros utiles, ordonnances, contacts médicaux et autres intervenants, planning des soins, checklist des urgences. Cela réduit le stress et rend la gestion plus fluide quand la fatigue ou le stress s’accumulent.
Se tourner vers des ressources pour gagner en soutien
Il existe des ressources utiles pour les aidants salariés en quête d’organisation ou de soutien. Par exemple, le site public Agir pour les aidants fournit des informations, des repères, des guides pratiques, des contacts d’associations locales, et des relais pour trouver de l’aide ou du répit.
Certaines entreprises, associations ou mutuelles proposent des services d’accompagnement, d’écoute ou des dispositifs d’aide tels que Tilia — il peut être utile de se renseigner auprès de son employeur ou des représentants RH. Au travers des panoramas de l’aidance réalisés par Tilia en entreprises, de nombreux salariés aidants évoquent le fait d’ignorer les dispositifs existants au sein de leur entreprise ou estiment ne pas avoir suffisamment d’information.
Des forums, groupes de parole ou communautés d’aidants en ligne peuvent offrir un espace d’écoute, de partage d’expériences ou de conseils pratiques — un support moral important, surtout quand le temps ou la distance limitent les rencontres physiques.
Pour accompagner sur la durée, il faut aussi savoir prendre soin de soi
Être aidant, c’est être présent pour l’autre — mais c’est aussi accepter de préserver sa propre santé. Organiser, déléguer, anticiper, ne sont pas des signes de faiblesse, mais des actes de responsabilité et de soin envers soi-même comme envers son proche.
Répartir équitablement les tâches, planifier des moments de repos, accepter l’aide extérieure, rester en contact avec ses amis ou maintenir des activités de loisirs, tout cela contribue à bâtir un équilibre durable. En structurant le quotidien, vous pouvez peut-être mieux accompagner, sans vous sacrifier.