Comment gérer les situations d’urgence à domicile : que faire en cas de chute, malaise ou autre urgence ? Et lorsqu’on est à distance ?

Être aidant, c’est souvent vivre avec une vigilance constante : celle de savoir que, d’un instant à l’autre, une situation imprévue peut survenir. Une chute, un malaise, une perte de connaissance, une crise d’angoisse ou encore une aggravation soudaine de la maladie… Ces moments d’urgence peuvent être très déstabilisants, surtout lorsqu’on se trouve loin de son proche ou que l’on ne sait pas comment réagir. Pourtant, avec un peu d’anticipation et quelques réflexes simples, il est possible d’agir efficacement — et de se rassurer.
Les urgences les plus fréquentes à domicile
Chez les personnes âgées ou fragilisées par la maladie, certaines situations reviennent fréquemment. Les chutes sont les plus courantes : elles concernent près d’un tiers des plus de 65 ans chaque année (source : Santé publique France). Elles peuvent entraîner fractures, pertes d’équilibre persistantes ou grande peur de se relever seul. Les malaises et pertes de connaissance sont également fréquents, parfois liés à des troubles cardiaques, à la déshydratation ou à des effets secondaires de traitement. Les crises respiratoires ou les détresses liées à des maladies chroniques (insuffisance cardiaque, diabète, épilepsie, Parkinson…) demandent aussi une réaction rapide. Enfin, certaines urgences psychologiques — agitation, confusion, crise d’angoisse — peuvent survenir, surtout en cas de maladie neurodégénérative ou de désorientation. Ces épisodes, bien que non vitaux dans l’immédiat, nécessitent une approche calme et sécurisante.
Comment réagir sur le moment
Face à une urgence, la première règle est de garder son calme. Si votre proche est conscient, parlez-lui doucement pour le rassurer et évaluer la situation. En cas de chute, évitez de le relever immédiatement : observez s’il souffre, s’il peut bouger ses bras et ses jambes, et s’il respire normalement. En cas de doute, appelez le 15 (Samu) ou le 112 (numéro d’urgence européen), même si la situation semble mineure : mieux vaut un appel inutile qu’une aggravation non détectée.

En cas de malaise, vérifiez la respiration et le pouls. Si votre proche ne répond pas, placez-le en position latérale de sécurité (PLS) et prévenez immédiatement les secours. Si il est diabétique, vérifiez rapidement si il a mangé ou pris son traitement.

En attendant l’arrivée des secours, gardez votre proche au chaud, surveillez sa respiration et restez en contact avec les services d’urgence, qui vous guideront pas à pas.

Lorsqu’on est à distance : comment agir à bon escient
De nombreux aidants vivent loin de leur proche. Dans ces cas-là, l’angoisse est souvent décuplée. La clé réside dans l’anticipation. Il est essentiel de s’assurer que le domicile est équipé pour la sécurité : téléphone accessible, numéros d’urgence affichés clairement, dispositif d’alerte (bracelet ou collier connecté, téléassistance). Ces solutions permettent une intervention rapide même en votre absence. En cas d’appel d’urgence reçu à distance, le bon réflexe est de contacter immédiatement les secours (15 ou 112), puis d’appeler un voisin, un proche ou un professionnel de santé local pouvant intervenir sur place. De nombreux services de téléassistance proposent aussi une liaison directe avec le SAMU ou les pompiers. Il peut être utile de créer un petit réseau de confiance : un voisin disponible, un infirmier à domicile, un aidant relais, ou un membre de la famille proche géographiquement. Ce réseau permet de réduire le sentiment d’impuissance et d’assurer une réponse coordonnée.
Anticiper pour mieux réagir
Anticiper les urgences ne signifie pas les redouter, mais s’y préparer sereinement. Préparer une fiche d’informations médicales à jour (traitements, allergies, antécédents, médecins référents) peut faire gagner un temps précieux aux secours. L’aidant peut aussi demander au médecin traitant de préciser les conduites à tenir selon les situations possibles liées à la maladie du proche. Des applications mobiles comme Staying Alive, Urgences 114 (pour les personnes malentendantes) ou encore les dispositifs de téléassistance proposés par les mutuelles et collectivités locales permettent d’alerter facilement les secours. Enfin, se former aux gestes de premiers secours est un atout précieux. La Croix-Rouge, les pompiers ou certaines associations d’aidants proposent des formations courtes adaptées à la vie quotidienne auprès d’un proche fragilisé. Ces connaissances simples peuvent sauver des vies — et surtout, elles redonnent confiance.
Rester acteur sans s’épuiser
Aider ne veut pas dire tout contrôler. En situation d’urgence, le plus important est d’agir avec calme, méthode et bienveillance envers soi-même. Savoir qu’on a fait ce qu’il fallait — alerter, sécuriser, transmettre les bonnes informations — est déjà une preuve d’efficacité. Les urgences font partie du quotidien des aidants, mais elles peuvent devenir moins angoissantes quand on sait à qui s’adresser, quoi faire, et comment s’organiser à distance. Préparer, se renseigner et déléguer quand c’est nécessaire : voilà les clés pour protéger votre proche… et préserver aussi votre propre équilibre.
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