Être parent d’un enfant en situation de handicap, c’est souvent vivre un double quotidien : celui de l’accompagnement affectif et médical, et celui du combat pour l’inclusion. Quand vient le temps de la scolarisation, les inquiétudes se multiplient. L’école sera-t-elle capable de s’adapter ? Mon enfant pourra-t-il progresser à son rythme ? Comment concilier sa différence avec les exigences du système éducatif ? Ces questions sont légitimes, et il existe en France plusieurs dispositifs pour y répondre. Le défi, c’est de choisir celui qui conviendra le mieux à votre enfant, en fonction de ses besoins spécifiques, de son handicap, mais aussi de son rythme de développement et de son environnement familial.
1. La scolarisation en milieu ordinaire
La première option possible est la scolarisation en milieu ordinaire. Aujourd’hui, c’est la solution privilégiée pour une grande majorité d’enfants en situation de handicap : selon le ministère de l’Éducation nationale, plus de 470 000 élèves sont scolarisés dans des établissements classiques, de la maternelle au lycée, un chiffre en hausse chaque année.
Cette scolarisation inclusive repose sur la mise en place d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS), qui détaille les aménagements nécessaires : adaptation des évaluations, allégement de l’emploi du temps, supports pédagogiques spécifiques. Dans de nombreux cas, un Accompagnant d’Elève en Situation de Handicap (AESH) est aussi désigné pour soutenir l’enfant au quotidien (pour rappel, il est important d’entamer les démarches de reconnaissance du handicap de votre enfant auprès de la MDPH pour bénéficier des aides).
Cela permet à l’élève de suivre sa scolarité dans un cadre « normalisant », au contact des autres enfants, tout en bénéficiant d’un soutien ciblé.
2. Le dispositif ULIS
Cependant, cette solution n’est pas toujours suffisante. Certains enfants, en particulier ceux qui présentent des troubles cognitifs, du spectre de l’autisme, ou des troubles du langage, ont besoin d’un accompagnement plus structuré.
C’est là que les dispositifs ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) prennent tout leur sens. Ces classes spécialisées, implantées dans les écoles, collèges ou lycées, accueillent un petit groupe d’élèves et sont encadrées par un enseignant spécialisé. Les enfants alternent entre des temps dans leur classe ordinaire et des temps en ULIS, selon leurs capacités. Cela permet de combiner socialisation avec les autres élèves et temps d’apprentissage plus individualisé.
L’entrée en ULIS se fait sur orientation de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), qui évalue les besoins éducatifs particuliers de l’enfant.
3. Les Instituts Médico-Éducatifs (IME)
Pour les enfants dont le handicap rend difficile, voire impossible, une scolarisation en milieu ordinaire, même avec accompagnement, il existe une autre solution : les IME. Ces établissements, qui relèvent du secteur médico-social, proposent un encadrement global, à la fois éducatif, thérapeutique et pédagogique. Ils s’adressent principalement aux enfants présentant une déficience intellectuelle moyenne à sévère, parfois associée à des troubles moteurs, sensoriels ou du comportement. Dans ces structures, les enfants évoluent dans un cadre très sécurisé, avec des professionnels formés (éducateurs, psychologues, orthophonistes, enseignants spécialisés). L’apprentissage est adapté aux capacités de chacun, et les objectifs sont souvent axés sur l’autonomie et l’insertion sociale. L’admission en IME se fait également via la MDPH, et les coûts sont pris en charge par l’Assurance maladie.
4. Les Services d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD)
D’autres options existent, parfois en complément, parfois comme solutions transitoires. C’est le cas des SESSAD qui permettent à l’enfant de rester scolarisé dans une école classique tout en bénéficiant, à côté, d’un accompagnement médico-éducatif. Ce dispositif peut être une solution souple, notamment pour les enfants qui ont besoin d’interventions régulières sans quitter le cadre scolaire ordinaire.
Les parents ont également la possibilité de faire appel à des établissements spécialisés ou à des écoles privées, parfois mieux dotés en personnel ou plus ouverts à l’individualisation pédagogique. Ces options peuvent toutefois avoir un coût, qui n’est pas toujours couvert par les aides publiques. Il est donc essentiel de se renseigner sur les dispositifs existants, et sur les éventuels financements complémentaires proposés par les mutuelles, les caisses de retraite ou les collectivités locales.
En tant qu’aidant familial, vous avez aussi des droits. Le dépôt d’un dossier auprès de la MDPH permet d’ouvrir l’accès à des aides humaines (comme l’AESH – Accompagnant d’élève en Situation de Handicap), financières (comme l’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé – AEEH), mais aussi à un accompagnement social pour vous guider dans vos démarches. Vous pouvez également bénéficier d’un temps partiel de droit si vous êtes salarié, afin de mieux concilier vos responsabilités professionnelles et votre rôle d’aidant.
Astuces
En tant que parent, vous pouvez aussi bénéficier de modules de formation en ligne ou en présentiel à votre disposition pour comprendre le handicap de votre enfant, l’accompagner et adapter le quotidien. Nous vous invitons à vous rapprocher des associations qui vous orienteront vers des formations adaptées à votre situation. Mais d’ores et déjà en voici quelques exemples :
– Accueillir un enfant en situation de handicap Dunod-formation.com
– Accompagner les parents d’enfants en situation de handicap | APF France Handicap
– LE TDAH – la Formation en ligne – HyperSupers – TDAH France
– Accompagner les enfants Dys – Solutions-ergo pour comprendre les troubles DYS
Chaque enfant est unique, et chaque parcours mérite d’être construit à son image. Il n’existe pas de solution miracle, mais des dispositifs qui, bien articulés et suivis, peuvent offrir à votre enfant la chance d’apprendre, de progresser et de grandir avec confiance. Vous n’êtes pas seuls. Des équipes, des structures et des aides existent pour vous accompagner.
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*Sources :* Ministère de l’Éducation nationale, chiffres 2023 : [education.gouv.fr](https://www.education.gouv.fr)
Vous êtes salarié et proche aidant ? Vous accompagnez un proche en perte d’autonomie liée à l’âge, la maladie ou une situation de handicap ? Toute l’équipe Tilia se mobilise pour vous apporter des conseils pratiques tout au long de l’année grâce à nos articles !
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