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Le retour à l’emploi lorsque l’on est aidant

De nombreux aidants renoncent à leur vie professionnelle pour prendre soin de leur proche et doivent ensuite justifier cette pause lorsqu’ils veulent se réinsérer dans le monde professionnel. Comment faciliter le retour à l’emploi pour ces personnes ?

 

L’aidance : un frein à l’emploi

 

D’après notre « baromètre Aider et Travailler 2020 », un aidant actif sans emploi sur deux ne peut retrouver un emploi à cause de l’aidance. Une situation qui peut s’expliquer par de multiples raisons.

 

Lorsqu’on est aidant, il existe un avant et un après en matière d’emploi. D’une part, le temps de l’aidance correspond à une période où on prend du recul sur ses propres aspirations de vie. Au cours de cette période éloignée de l’emploi, l’aidant est susceptible de s’apercevoir que son ancien travail ne lui correspondait finalement pas et qu’il ne souhaite pas poursuivre dans cette voie. D’autre part, la période d’aidance peut être assimilée à un fort isolement relationnel. Le retour au travail doit alors se traduire, du point de vue de l’aidant, comme une véritable bouffée d’air et un pourvoyeur de lien social. Autant de critères, parfois nouveaux, qui entrent en ligne de compte et rendent plus difficile le choix du futur emploi.

 

Des situations hétérogènes

 

On observe également des situations très disparates d’un aidant à l’autre. Un facteur discriminant est la catégorie socio-professionnelle à laquelle appartient l’aidant. On observe ainsi empiriquement que le retour au travail est souvent plus facile pour les cadres que pour les autres catégories socio-professionnelles. En effet, leurs entreprises leur proposeront davantage de solutions pour adapter leur temps de travail ou encore de la souplesse dans la prise de congés, et le métier exercé est souvent moins exigeant sur le plan physique et généralement plus gratifiant.

 

De nombreuses options possibles

 

En définitive, l’aidant qui souhaite retrouver un emploi a le choix entre plusieurs options. Il peut ainsi choisir de reprendre son ancienne activité ou bien capitaliser sur les compétences développées par son rôle d’aidant. Si ces compétences spécifiques (capacité d’écoute, sens de logistique…) sont valorisées par bon nombre d’entreprises, elles sont particulièrement recherchées par le monde médico-social. L’aidant a, par exemple, l’opportunité de devenir coordinateur de parcours d’aidants dans des structures comme les CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination Gérontologique), ou encore comme auxiliaire de vie.

 

Les aidants ont besoin d’accompagnement pour la réinsertion dans le monde professionnel. Nous formulons, dans notre livre blanc, deux propositions clés en ce sens : d’un côté, développer auprès de Pôle Emploi une expérimentation pour l’accompagnement du retour à l’emploi des aidants actifs et, de l’autre côté, soutenir l’accès et le retour à l’emploi des aidants (administrativement, logistiquement et financièrement par la facilitation des initiatives individuelles et collectives (création d’entreprise, de coopératives, etc.). Ces propositions pourraient permettre de faire un premier pas pour un monde professionnel plus inclusif pour les collaborateurs aidants !

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