En France, 11 millions de personnes sont aidantes d’un proche en perte d’autonomie liée à l’âge, la maladie ou le handicap. Nous avons souhaité, dans le cadre de la Journée Nationale des Aidants le 6 octobre, mettre en lumière les problématiques propres aux aidants salariés grâce aux chiffres de notre baromètre « Aider et Travailler » *.
Les aidants en entreprise, quel constat aujourd’hui ?
En moyenne dans les entreprises, un salarié sur 5 est aidant aujourd’hui et d’ici 2030, on évoque le chiffre d’un salarié sur 4 du fait du vieillissement de la population. En entreprise, chacun peut être concerné, soit à titre personnel en aidant un proche, soit à titre professionnel en étant manager ou collègue de collaborateurs aidants.
Autres constats : être aidant est bien souvent un rôle qui s’inscrit dans la durée. On note que plus de 60% des salariés aidants interrogés prennent soin de leur proche pendant plus de 6 ans, avec toutes les difficultés que l’on imagine pour concilier vie personnelle, professionnelle et rôle d’aidant. Ce rôle permet néanmoins aux salariés aidants de développer des nouvelles compétences utiles aux entreprises du fait de leur situation d’aidant (on parle d’aptitudes comportementales : empathie, capacité d’organisation, gestion du stress…).
Maintien et retour dans l’emploi : des situations complexes
Dans les situations les plus complexes, les collaborateurs aidants sont souvent amenés à faire des choix entre leur rôle d’aidant et leur vie professionnelle. En effet, lorsque l’aide apportée est quotidienne ou lorsque l’aidant est épuisé, continuer à travailler peut s’avérer difficile. C’est pourquoi près d’un salarié aidant sur 6 a dû quitter son emploi en raison de son rôle d’aidant.
On constate également qu’il est aujourd’hui très difficile pour un aidant sans emploi de retrouver le monde du travail. 50% nous disent d’ailleurs que leur rôle leur empêche de retrouver un emploi par manque de temps et par impossibilité à concilier une activité professionnelle avec leur rôle d’aidant.
Salariés aidants en emploi : attention aux difficultés économiques et aux fragilités de santé !
Pour continuer à travailler, les salariés aidants se trouvent souvent obligés de négocier avec leur employeur afin de bénéficier de plus de souplesse et de flexibilité pour pouvoir concilier vie professionnelle, personnelle et rôle d’aidant : cela passe pour 58% d’entre eux par une modification ou adaptation des horaires de travail, pour 41% par de la souplesse de la part de l’employeur dans la prise de congés payés, et enfin pour 40% par le choix d’un temps partiel (d’ailleurs bien souvent plus une obligation qu’un réel choix). Ces choix ne sont pourtant pas sans conséquences : le temps partiel participe notamment à la précarisation économique de nombreux aidants, les congés qui servent finalement à prendre soin du proche plutôt qu’à se reposer peuvent aussi participer – dans la durée – à une détérioration de l’état de santé de l’aidant lui-même !
L’accompagnement de l’aidance en entreprise : des dispositifs qui fonctionnement
Aujourd’hui, 55% des entreprises proposent des dispositifs prenant en compte la situation d’aidance de leurs salariés. Pour autant, il reste du chemin à parcourir puisque 73% des salariés aidants n’ont pas connaissance des bonnes pratiques leur permettant de concilier rôle d’aidant et vie professionnelle.
Les entreprises ont bien sûr un rôle primordial à jouer pour faciliter l’inclusion des collaborateurs aidants ! Elles doivent intervenir pour alléger le quotidien de leurs salariés aidants et participer à améliorer leur qualité de vie, et ce de différentes manières :
- Aménagement personnalisé de l’organisation et du temps de travail (flexibilité des horaires, télétravail…)
- Modification des missions et aménagements de la charge de travail
- Recours à un compte épargne temps (par exemple par la mise en place d’un système de don de jours de congés ou de RTT entre collègues d’une même entreprise)
- Formation des équipes managériales et RH au management de l’aidance
- Travail sur l’organisation des équipes et anticipation des situations à risque (par exemple pour s’organiser lors d’absences impromptues d’un collaborateur aidant)
- Bilan social et accompagnement individualisé
- Conférences de sensibilisation et groupes de paroles
Il faut noter que 67% des salariés aidants utilisent ces dispositifs qui se révèlent efficaces pour les maintenir dans l’emploi. D’ailleurs, certains dispositifs sont plébiscités par les aidants eux-mêmes puisqu’un un ancien aidant sur deux a pu continuer à travailler grâce à l’aménagement de ses horaires et un sur 3 grâce à un dispositif d’accompagnement personnalisé tel que celui proposé par Tilia. Vous êtes en charge des ressources humaines et de votre entreprise, et vous avez besoin d’aide et de conseils pour vous lancer dans cette démarche pour vos collaborateurs aidants, contactez-nous !
* Chiffres extraits du Baromètre Aider & Travailler.
Baromètre Aider & Travailler réalisé par Interfacia, en partenariat avec Tilia, start-up d’intrapreneuriat dédiée aux aidants développée au sein de BNP Paribas Personal Finance, Responsage, Olystic et Le Lab RH. L’enquête a été menée du 16 juin au 16 juillet 2020, auprès de plus de 600 salariés aidants et anciens aidants, ainsi qu’auprès de leurs managers et collègues.