Faciliter la toilette pour les personnes en perte d'autonomie avec Tilia pour les aidants

Huit conseils pour faciliter la toilette

 

Près de six millions d’aidants aident un proche à accomplir des gestes de la vie quotidienne. Parmi eux, des gestes d’hygiène, qui ne sont pas toujours faciles à vivre pour l’aidé comme pour l’aidant. Conseils pour une toilette tout en douceur.

Laisser faire

Face à quelqu’un aux gestes mal assurés, qui procède avec lenteur, la tentation de faire à sa place est difficile à surmonter. Ce serait pourtant une erreur. Le maintien de l’autonomie passe par un certain lâcher prise. Il met du temps à accomplir certains gestes ? Il ne fait pas sa toilette comme vous l’auriez fait, vous ? Tant pis. Tant que la personne aidée peut se laver seule, il faut la laisser faire pour maintenir ses capacités, mais aussi préserver son estime d’elle-même.

En revanche, l’aidant peut l’aider, l’accompagner dans cet acte du quotidien. En la guidant, lui rappelant ce qu’elle doit faire, mais aussi en aménageant l’espace, en lui proposant des accessoires qui vont lui faciliter la tâche.
 
 

S’équiper

Il existe en effet de nombreux objets dont la fonction est de compenser la perte d’autonomie dans la salle de bain. Ces aides techniques pour se laver ou s’habiller se trouvent dans les boutiques spécialisées, en ville ou en ligne. Eponges à long manche, brosses à cheveux ergonomiques, enfile-bas ou chaussettes, chausse-pieds télescopique, lacets élastiques pour mettre et ôter ses chaussures sans dénouer les lacets, accessoires qui aident à la fermeture des bijoux : le choix est vaste.
 
Pensez aussi aux solutions plus classiques. Un mitigeur automatique, par exemple, résoudra les difficultés de praxie et pourra aussi convenir aux personnes désorientées qui pourraient oublier de fermer un robinet à levier ou à poignées après usage.
 
 

Penser sécurité

D’autres aides techniques servent à sécuriser le lieu de vie. Peuvent être installés dans la salle de bain des barres d’appui, un cadre rehausseur pour les toilettes, des tapis antidérapants, une chaise de douche par exemple. La bonne nouvelle ? Ces objets peuvent être financés par la caisse de retraite ou par l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) si votre proche la perçoit.
 
 

Déléguer

Mais parfois, la personne aidée aura besoin d’une aide plus conséquente. Pour certains aidants, c’est une évidence : il est impensable de laisser un « étranger » accomplir ce geste si intime. D’autres au contraire ne veulent en aucun cas pénétrer dans la sphère privée de leur proche. Une
position qui peut être réciproque : un parent peut ne pas souhaiter voir son enfant s’occuper de son hygiène.
 
Aucune posture n’est préférable à l’autre : choisir de déléguer la toilette à un professionnel (aide à domicile, auxiliaire de vie, aide-soignant si le médecin le prescrit) ne fera pas de vous un moins bon aidant.
 
 

Préparer le terrain

Avant de pouvoir faire sa toilette, il va falloir convaincre votre proche qu’il est temps d’y aller. Pas toujours facile, surtout s’il souffre de troubles cognitifs. S’il rechigne, refuse même, il y a peut-être une explication simple. Pour lui, ce n’est pas le moment. Ou alors, quelque chose le dérange dans la salle de bain : une odeur, la température de la pièce. Ou encore, il n’a pas envie de se déshabiller devant vous ou l’auxiliaire de vie… S’il n’est pas en mesure de vous expliquer, il faudra faire preuve d’observation, et tester différentes façons de faire.
 
Pour remporter plus facilement son adhésion, expliquez-lui pourquoi c’est l’heure de la toilette, rassurez-le et instaurez une routine agréable : lumière douce, musique, chanson, évocations de souvenirs… tout est permis.
 
 

Communiquer

Une personne désorientée pourra ne pas comprendre ce qui se passe, même si vous avez pris la peine de lui indiquer auparavant ce qui allait se passer. Vos gestes peuvent même être perçus comme des agressions. Tout au long de la toilette, il faudra alors veiller à le prévenir pour ne pas le surprendre, et à commenter tout ce que vous faites pour le rassurer :
« Je vais te laver le visage avec le gant. Je passe le gant sous l’eau tiède, là je mets un peu de savon. Je te passe le gant sur les joues, et maintenant le front, puis le menton. Peux-tu m’aider en relevant un peu la tête pour que je te nettoie le cou ? »
 
 

Choisir les bons produits

Pour prendre soin d’une peau fragilisée par l’âge, il est recommandé d’utiliser des produits nettoyants doux, comme un savon surgras ou un pain dermatologique sans savon. Il existe des produits spécifiques pour la toilette intime. De même, réservez un gant et une serviette à cet usage.
Une fois lavé et bien rincé, vérifiez que la peau de votre proche est bien sèche, et appliquez si besoin une crème hydrophobe pour protéger la peau, ou apaisante en cas d’irritation. Le talc en revanche est à bannir car il favorise la macération et les infections cutanées. Pour l’hygiène bucco-dentaire enfin, choisissez du dentifrice et une brosse adaptée (souple, à petite tête). Les brosses à dents à trois faces permettent par exemple de bien se nettoyer les dents, même avec une dextérité limitée. Le dentiste ou le pharmacien pourront vous conseiller.
 

Faire les bons gestes

Il n’est pas si facile d’assister quelqu’un pour sa toilette, ni de la faire à sa place. Les professionnels, auxiliaires de vie, aides-soignants ou infirmiers y sont d’ailleurs formés. Certaines associations proposent des formations pour les aidants, qui sont généralement gratuites.
 
Vous pouvez vous renseigner auprès de l’antenne locale de France Alzheimer, du Clic (centre local d’information et de coordination, parfois appelé Maison des aînés, Maison de l’autonomie ou Maison des aidants), du centre communal d’action sociale, ou encore APF France Handicap. Formé ou non, quelques principes clefs doivent être gardés en mémoire : veiller au confort de la personne, respecter sa pudeur, tenir compte de ses préférences, la rassurer et procéder avec douceur.
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