A l’occasion de la Journée Nationale des Aidants qui avait lieu le 6 octobre dernier, nous avons publié les chiffres de notre dernier Baromètre Aider et Travailler réalisé en partenariat avec Interfacia et collaboration avec le Lab RH, le groupe Vyv et l’ANPP. Peut-être aviez-vous eu l’occasion de participer à notre enquête, nous vous partageons à présent quelques chiffres marquants.
⇒ Parmi les salariés aidants, 52% sont des femmes, contre 48% d’hommes.
⇒ 66% des travailleurs aidants disent que leur entreprise prend en compte leur situation d’aidant.
⇒ Près de 7 travailleurs aidants sur 10 à estimer avoir acquis de nouvelles compétences grâce à leur rôle, que ce soit la gestion des priorités (91%), l’organisation du temps (86%) ou l’efficacité (80%).
Une précarisation du statut d’aidant
Pour pouvoir répondre pleinement aux besoins de leur proche aidé, les salariés concernés ont besoin de temps, d’autant plus qu’ils sont aujourd’hui 25% à s’occuper d’au moins deux personnes dépendantes, une double aidance qui pourrait devenir une multi-aidance dans un futur pas si lointain.
Ils sont ainsi plus d’un quart à travailler à temps partiel. Un choix du temps partiel subi par 69% des interrogés qui génère un manque à gagner évident en termes de revenus et qui vient accentuer leur précarisation. C’est un véritable enjeu sachant que la plupart des aidants contribuent financièrement à la prise en charge de leur proche fragilisé : plus d’un tiers des salariés aidants consacrent entre 500€ et 1000€ à leur proche aidé.
Une précarisation qui se manifeste également par un retour à l’emploi difficile. En effet, alors que 86% des aidants qui sont aujourd’hui sans emploi n’ont pas eu d’autre choix que d’assumer ce statut, plus d’un tiers d’entre eux affirment qu’il a contribué à leur perte d’emploi et qu’il constitue un frein pour en retrouver un selon près de la moitié. Les aidants sans emploi sont aujourd’hui en grande majorité des femmes (64% contre 36% d’hommes) et des seniors : 62% ont plus de 50 ans contre 38% qui ont moins de 49 ans.
« Nous assistons à une véritable précarisation du statut d’aidant qui s’accentue jour après jour et qui génère de grandes inquiétudes pour l’avenir. 6 travailleurs aidants en activité sur 10 sont ainsi inquiets de l’impact de leur statut sur leur future retraite » souligne Christine Lamidel, Fondatrice et Directrice générale de Tilia « Le maintien dans l’emploi des salariés aidants est aujourd’hui un enjeu crucial. L’exercice d’une activité professionnelle constituant une véritable bulle de décompression, qui vient contrebalancer une vie personnelle plus difficile. Pour assurer le maintien dans l’emploi, il est nécessaire de sensibiliser à la prise en charge des fragilités l’ensemble des acteurs de l’entreprise, à savoir la direction, les ressources humaines, les managers et les collaborateurs ».
Qu’en est-il des collègues et managers ?
A l’avenir, les salariés aidants seront amenés à devenir plus nombreux. Plus de 7 actifs non-aidants sur 10 considèrent qu’ils seront probablement ou certainement aidants dans les 5 ans à venir.
Les aidants (98%), leurs managers (96%) tout comme leurs collègues (90%) jugent à la quasi-unanimité qu’il est primordial que leur entreprise mette en place des solutions concrètes pour faire face à la problématique de l’aidance.
Qu’en est-il des Directions des Ressources Humaines ?
L’aidance reste encore trop peu adressée en entreprise. Preuve en est : 40% des responsables RH rencontre des difficultés à s’en saisir, le sujet ne fait d’ailleurs pas partie du dialogue social au sein de leur organisation selon près de 6 d’entre eux sur 10.
Cela s’explique en partie par une méconnaissance avérée du phénomène : un tiers des responsables RH ne savent pas que 20% des salariés en France sont des aidants, et deux tiers ne sont pas au courant que l’aidance impacte 30% de l’ensemble d’un effectif.
Nous vous invitons à aller plus loin pour découvrir plus en détails les chiffres sur le lien suivant : baromètre 2023 Aider et Travailler