Cesse-t-on un jour d’être aidant ? Alors qu’ils ont consacré des heures, des semaines, des mois à soutenir un proche en perte d’autonomie, un jour, la situation change. Comment vivre au mieux ce bouleversement ? Quelles ressources, quels soutiens pour accompagner cette transition ? Le point.
L’entrée dans l’aidance change la vie. Mais en miroir, la fin de la situation d’aide, qui a pu demander une longue et intense implication, représente aussi un changement radical pour l’aidant.
Un changement qui peut s’accompagner d’une impression de vide, d’un désœuvrement, d’une perte de sens et d’identité aussi : moi qui étais aidant jusqu’à présent, qui suis-je aujourd’hui ?
Des ressentis à nuancer selon la cause de la fin de l’aide. Elle peut être positive ou négative, choisie ou subie.
Dans le cas d’une maladie, la situation peut parfois s’améliorer, grâce à une intervention chirurgicale ou un changement de traitement.
Ou alors, des aides financières sont activées pour renforcer les soutiens professionnels, les interventions à domicile.
Dans d’autres cas, l’aidant principal doit passer le relais pour préserver sa propre santé. Ou bien, le décès de la personne aidée vient marquer la fin de la relation d’aide.
Face au temps retrouvé, il peut être utile de recomposer son quotidien : démarrer (ou reprendre !) des activités de loisirs, revoir son emploi du temps, voir des proches… ou s’autoriser à ne rien faire de spécial ! Après des mois centrés sur les besoins de l’autre, se recentrer un peu sur soi…
Si l’expérience est trop douloureuse, un soutien professionnel s’avèrera salutaire : les psychologues des plateformes de répit peuvent aussi accompagner les aidants dans cette étape, comme ceux qui exercent en libéral.
Autre possibilité, s’adresser à des associations d’aidants pour échanger entre pairs, partager son expérience dans une démarche solidaire.
C’est avec cette envie de faire bénéficier d’autres aidants en difficulté de son vécu que Philippe de Linares a créé l’A2MCL, l’Association des aidants et des malades à corps de Lewy, après avoir accompagné pendant des années son épouse atteinte de la maladie.
A noter : quand la personne aidée entre en établissement, l’aidant reste aidant, seulement, son rôle se transforme. Pour l’aider à aider différemment, à endosser ce nouveau rôle, l’équipe mobile de gériatrie de l’hôpital Broca a créé Ehpad aidant, un programme gratuit de sept ateliers. Il a été malheureusement été mis en sommeil en raison de la crise sanitaire.
En conclusion, il est normal de se sentir parfois déboussolé lorsque l’aide se termine, n’hésitez pas à solliciter le tissu associatif ou l’aide de professionnels pour gérer cette transition le plus sereinement possible.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]