Le budget de la Sécurité sociale pour 2022 élargit la couverture sociale des aidants. Que faut-il savoir quand on est aidant familial ?
Né il y a environ un an, le congé de proche aidant a fait l’objet de quelque 16 000 demandes entre octobre 2020 et octobre 2021. Un chiffre qui peut paraître important de prime abord, mais qui est à mettre en relation avec le nombre total d’aidants en France. On considère ainsi que 8 à 11 millions de personnes accompagnent quotidiennement un proche fragilisé.[1]
Un congé de proche aidant renforcé
Face à ce constat en demi-teinte, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale améliore l’Allocation journalière du proche aidant (Ajpa). Pour rappel, c’est une caisse de Sécurité sociale — la Caisse d’allocation familiale (Caf), pour être plus précis — qui verse cette prestation. A compter du 1er janvier 2022, deux grands changements s’opèrent :
D’une part, le congé de proche aidant se veut plus ouvert. Cette prestation est en effet étendue à des aidants qui interviennent auprès de personnes qui se trouvent en situation de dépendance moins forte. Tandis que le critère de dépendance initial concernait uniquement les GIR 1 à 3, le congé de proche aidant est dorénavant étendu aux bénéficiaires de l’APA GIR 4, MTP/PCRTP. De plus, le congé de proche aidant bénéficie désormais aussi aux conjoints collaborateurs des travailleurs indépendants.
D’autre part, le congé de proche aidant est revalorisé à hauteur de 58 euros par jour, soit le niveau du Smic.
L’objectif de ces deux améliorations est de rendre le congé de proche aidant plus attractif. « Toutes ces mesures vont permettre d’accentuer la montée en puissance du dispositif qui a déjà bénéficié à 5 000 Français depuis sa création à l’automne 2020. », estime le gouvernement.
L’expérimentation du relayage prolongée
Parallèlement, l’expérimentation du relayage prévue dans l’article 53 de la loi ESSOC est prolongée pour une période de deux ans. Ce dispositif, qui vise à améliorer le répit des aidants, consiste à proposant à un aidant familial d’être relayé par un intervenant à domicile 24h/24 jusqu’à 6 jours consécutifs.
Une APA musclée
Enfin, même si cette mesure ne concerne pas directement les aidants mais les personnes aidées, l’allocation personnalisée d’autonomie fait désormais l’objet d’un tarif plancher, composé de deux parties : un tarif socle de 22 euros par heure et un forfait de 3 euros destiné à financer des dépenses de qualité et de coordination.
[1] https://www.ouest-france.fr/economie/social/quel-bilan-pour-l-allocation-journaliere-du-proche-aidant-1fdb3b78-25ed-11ec-af2f-332dac360860