Article réactualisé sur la base de celui du 08/06/2021
En France, on estime qu’environ 15% des lycéens et des étudiants s’occupent d’un proche en perte d’autonomie en plus de leurs études (étude Adocare et CampusCare 2023). C’est souvent le cas dans les familles avec un enfant en situation de handicap où les autres membres de la fratrie s’investissent pour soulager leurs parents au quotidien. Cette aide indispensable peut toutefois avoir un impact significatif sur leur propre bien-être, leur scolarité et leur vie sociale…
Les difficultés des jeunes aidants
Une étude menée par le Crédoc en juin 2023 estime qu’entre 700 000 et 1 000 000 jeunes de 16 à 25 ans sont aidants ou co-aidants d’un proche fragilisé. Ils se retrouvent parfois en première ligne, seuls pour gérer le quotidien du proche et prendre des décisions difficiles. La majorité des jeunes aidants soutient un parent en perte d’autonomie, mais 15 % d’entre eux (souvent l’aîné d’une fratrie) s’occupent d’un frère ou d’une sœur avec un handicap ou une maladie.
La scolarité et le développement personnel des jeunes aidants sont profondément affectés par leurs engagements familiaux. Les exigences liées au soin d’un proche fragilisé peuvent significativement entraver leurs résultats académiques et réduire ainsi leurs opportunités. En parallèle, l’isolement émerge comme une conséquence directe de ces responsabilités : coincés entre les soins à fournir et leurs devoirs scolaires ou professionnels, ces jeunes se retrouvent souvent isolés de leurs camarades, exacerbant ainsi leurs sentiments de solitude et de stress.
Droits et reconnaissance des jeunes aidants
Malgré l’importance cruciale de leur rôle, les jeunes aidants se heurtent à une reconnaissance insuffisante de leurs droits et à un manque d’accès aux dispositifs d’aide existants pour les aidants plus âgés. Bien qu’ils assument des responsabilités significatives, ces jeunes ne bénéficient pas pleinement des mesures de soutien telles que le congé de proche aidant par exemple.
À titre comparatif, en Australie, des bourses d’études spécifiques existent pour soutenir les jeunes aidants dans leur parcours académique, une initiative qui manque en France. Cette absence de soutien spécifique met en lumière la nécessité d’une législation française plus inclusive, qui définirait clairement les droits des jeunes aidants. Reconnaître officiellement leur contribution et leur fournir un soutien matériel adéquat serait essentiel pour leur permettre de naviguer entre leurs obligations d’aidants et leurs aspirations personnelles.
L’Association JADE pour soutenir les jeunes aidants en France
Bien qu’il n’existe pas de définition officielle, l’Association JADE (Jeunes Aidants Ensemble) définit un jeune aidant comme un enfant ou un adolescent de moins de 18 ans qui apporte une aide significative et régulière à un membre de sa famille ou de son foyer à cause d’une maladie physique, mentale ou d’un handicap.
L‘Association JADE se positionne en tant que soutien essentiel pour ces jeunes aidants partout en France, leur offrant des ressources précieuses, un accompagnement personnalisé, la reconnaissance qu’ils méritent et des espaces de parole où ils peuvent s’exprimer librement. L’association offre aux jeunes aidants la possibilité de rencontrer des experts sur les problématiques qu’ils rencontrent, ainsi que d’échanger avec des pairs vivant des situations similaires. L’association vise également à fournir du répit aux jeunes aidants, leur permettant de souffler et de se ressourcer, ainsi que du soutien psychologique. Il est primordial pour les jeunes aidants de pouvoir se confier sur leur situation qu’il s’agisse d’un membre de la famille ou encore d’un professionnel au sein du milieu scolaire tel qu’un professeur, un infirmier ou un assistant social.
Les Points Formation Jeunesse pour ne pas oublier ses propres aspirations
Les Points Formation Jeunesse (PFJ) peuvent aussi offrir une aide précieuse aux jeunes aidants en leur proposant des ressources sur les thématiques importantes pour eux comme la scolarité, l’orientation professionnelle, les loisirs. Ces ressources représentent des aides essentielles pour les jeunes aidants qui peuvent ainsi gagner en confiance et mieux naviguer dans leur rôle d’aidant tout en poursuivant leurs objectifs personnels.
Vous êtes salarié et proche aidant ? Vous accompagnez un proche en perte d’autonomie liée à l’âge, la maladie ou une situation de handicap ? Toute l’équipe Tilia se mobilise pour vous apporter des conseils pratiques tout au long de l’année grâce à nos articles !
Frère ou sœur d’un enfant en situation de handicap
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