Le quotidien des aidants est souvent un jeu d’équilibriste entre sa vie professionnelle, les responsabilités familiales et personnelles et les soins et l’attention portés à son proche fragilisé ou en perte d’autonomie. Cette multiplicité de rôles peut entraîner un stress important et une fatigue accrue, dans la recherche constante de conciliation de ces différentes sphères de la vie.
Les aidants, en raison de leur engagement de chaque instant, sont susceptibles de développer des maladies chroniques liées au stress et à l’épuisement. La fatigue persistante peut entraîner des troubles de sommeil, une diminution de la concentration et une vulnérabilité accrue aux infections. L’isolement social peut conduire à l’anxiété et à la dépression. Pour les aidants en activité professionnelle, soit plus d’un sur deux des 11 millions d’aidants en France (source : baromètre des aidants BVA 2022), cela peut évoluer vers un burn-out, caractérisé par un stress permanent et le sentiment d’être submergé.
C’est la raison pour laquelle a été instauré le droit au répit par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) en 2016. Il permet aux aidants de bénéficier d’une aide financière pour organiser un accueil temporaire de leur proche et ainsi prendre un temps de repos. En bénéficient les aidants qui accompagnent un proche disposant de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et dont le plan d’aide atteint son plafond maximal. Cette aide peut atteindre jusqu’à 540 € par an selon les ressources.
Prendre du temps pour soi est essentiel. Pourtant, beaucoup d’aidants hésitent à demander de l’aide, par culpabilité ou par manque d’informations.
Des dispositifs de répit existent pour permettre aux aidants de souffler un peu, se ressourcer, prévenir l’épuisement mais également préserver une relation sereine avec la personne dont on prend soin.
Quels sont-ils ?
Afin de pouvoir tenir dans la durée, voici quelques actions simples à mettre en place :
Prendre du temps pour soi
S’accorder du temps pour soi, ce n’est pas abandonner son proche, c’est durer dans son rôle d’aidant. En maintenant des activités sociales ou personnelles par exemple. Une promenade de 20 minutes dans le parc à côté de chez soi, la lecture d’un livre ou l’écoute d’un podcast, une séance de méditation ou de yoga, un café avec un ami… ce sont autant de plaisirs simples et précieux à conserver dans son quotidien, des moments essentiels qui permettent de libérer son esprit et souffler un peu.
Aide à domicile temporaire
Les associations et services d’aides à domicile proposent des interventions ponctuelles pour assurer la continuité des soins et de l’accompagnement. (ADMR, APA-Domicile,…)
Recourir à des structures de répit
Plusieurs solutions existent pour épauler et soulager l’aidant dans les soins et l’accompagnement au quotidien de son proche fragilisé. En fonction de la situation et de la pathologie, il peut s’agir de dispositifs d’accueil de jour, de structures d’hébergement temporaire, ou de « baluchonnage » : un dispositif de relais à domicile pendant quelques jours pour permettre à l’aidant de partir sans crainte et à l’aidé de ne pas perdre ses repères en restant chez lui. Ces solutions offrent aux aidants des moments pour pouvoir « souffler » et prévenir l’isolement du couple aidant-aidé.
Rejoindre des réseaux d’entraide
Pour rompre l’isolement, libérer la parole et prévenir la détresse psychique, il est possible de rejoindre un réseau de soutien. Ceci peut prendre la forme de la participation à un groupe de parole type « café des aidants » (qu’organise sur toute la France l’Association Française des Aidants), un appel à une ligne téléphonique dédiée (comme Avec Nos Proches, ou l’adhésion à une association locale qui permet de rencontrer d’autres personnes dans la même situation et d’échanger sur ses joies et ses peines du quotidien. Ces interactions sociales entre pairs aidants permettent d’obtenir des conseils, et d’avoir un regard extérieur sur sa situation de la part de personnes qui vivent ou ont vécu des expériences similaires.
Séjours adaptés et villages vacances
Pendant que votre proche est pris en charge temporairement via les dispositifs ci-dessus, il est possible de bénéficier de séjours bien-être (thalassothérapie, randonnées, ateliers de relaxation) via l’ANCV (Agence Nationale pour les Chèques-Vacances).
Il est aussi possible de partir ensemble. Il existe des séjours spécialement conçus pour les aidants et leurs proches afin de permettre à l’aidant de se reposant tout en ayant la garantie que son proche bénéficie d’un accompagnement adapté. Certains centres proposent des vacances adaptées avec une prise en charge médicale et un encadrement spécialisé (Vacances Répit Famille, Association France Alzheimer, UFCV,…). Bien entendu avoir recours à ce genre de structure et dispositif de soutien s’anticipe !
Renseignez-vous bien en amont sur les solutions à proximité du domicile de votre proche pour ne pas être pris au dépourvu et permettre de planifier quand la situation vous le permet.
En conclusion : confier son proche pendant quelques heures ou quelques jours à un professionnel de confiance, rejoindre un réseau de support de proximité ou à distance et intégrer dans sa routine quotidienne un moment pour soi sont des astuces utiles et nécessaires.
Prendre du temps pour soi n’est pas un luxe, mais un besoin essentiel pour continuer à accompagner un proche dans de bonnes conditions. Renseignez-vous auprès de nos assistants personnels dès aujourd’hui pour identifier les solutions près de chez vous !